Le début de la Révélation dans L'Islam
Mohammad était un homme illettré qui a grandi dans une nation idolâtre et composée de bédouins vivant selon des traditions marginales. Son âme refusait complètement de participer aux sottises diffusées parmi ces polythéistes, car il était, par instinct naturel, convaincu de leur égarement des dogmes religieux, mais: où trouver la vérité?
C'était la Vérité qu'il désirait connaître ardemment, mais il n'avait pas d'autre moyen que de s'éloigner des fausses croyances religieuses et des pratiques dévoyées de sa nation pour considérer ce qui est dans les cieux et sur la Terre: ce grand univers avec ses lois et ses phénomènes. Il aimait la méditation en menant le troupeau, et il pratiquait l'isolement dans une grotte du mont Hira. II y passait plusieurs jours ou quelques semaines, avant de retourner à sa maison où se trouvait sa femme Khadijah. Celle-ci était une veuve de 40 ans quand Mohammad l'épousa à l'âge de 25 ans en l'an 595 ap J.C ;
Quinze années se sont passées après son mariage et Mohammad pratiquait, comme d'habitude, l'isolement dans la grotte de Hira quand il avait reçu la première révélation.
Mohammad se rendait dans la montagne Jabal an-Nur (la montagne de la Lumière), située à quelques kilomètres de La Mecque, pour méditer. Il s'installait dans une grotte baptisée Hirah, au sommet d'un pic rocheux dont l'ascension nécessite environ 1 heure d'escalade: c'est
au cours du 3ième Ramadan où
Mohammad
effectuait une retraite qu'il
eut la première
révélation du Coran. |
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Le Prophète a reçu le Coran par révélation de l'Ange Gabriel, sur Ordre de Dieu !
Les commentateurs et les historiens savent que les premiers versets qui ont été communiquées au Prophète, dans la caverne de Hira, provoquèrent en lui de tels troubles, qu'il quitta précipitamment la caverne pour aller se réfugier auprès de sa femme Khadîdja (que Dieu soit satisfait d'elle), morte plus tard à la Mecque en l'an 619 de notre ère, soit 9 ans après le début de la révélation.
Voici le récit de cet événement inoubliable, tel qu'il a été rapporté par Al Boukhâri dans un hadith authentique (sahîh) :
" Orwa Ibn az-Zobair a raconté que Aïcha a dit :
(le Prophète épousa la jeune Aïcha en l'an 620 de notre ère après avoir reçu -d'après le Sahih de Al Boukhari-, par le biais d'un rêve, une révélation qui lui augurait son mariage avec elle; en raison de son jeune âge, son entrée dans le foyer du prophète n'eu lieu que 3 ans plus tard)
« Au début, la révélation commença par des visions pieuses chez le Prophète durant son sommeil, et qui étaient comme une lueur semblable à la clarté de l'aurore. Puis, le Prophète se mit à affectionner la retraite et il se retira dans la grotte de Hira où il entreprit de pratiquer des actes d'adoration pendant plusieurs nuits sans rejoindre son domicile. Il avait amené du ravitaillement et, lorsque ses vivres étaient épuisés, il retournait vers Khadîdja et prenait ce qui lui était nécessaire pour une nouvelle retraite. Cette situation se prolongea jusqu'au jour où la vérité lui fut révélée dans cette caverne quand l'ange Djibril (Gabriel), lui apparut pour lui communiquer le Message coranique qui débuta avec la sourate suivante : « Lis, au Nom de ton Seigneur, qui a créé l'être humain à partir d' un embryon. Lis, ton Seigneur est le Très Noble, il a enseigné par le calame, ce que l'homme ne savait pas » (S 96 v 1 à 5).
Le Prophète fut bouleversé par cette apparition; il se précipita en possession des premiers versets, chez Khadîdja en s'écriant : «Couvrez-moi ! Couvrez-moi ! » On l'enveloppa jusqu'à la disparition de son trouble. Il informa sa femme de son aventure et ajouta : " J'ai eu peur pour ma vie ". - « Non, répondit-elle, Dieu ne t'infligera jamais de tourments, car tu es solidaire avec les tiens, tu défends les faibles, tu donnes aux pauvres, tu accueilles les hôtes et tu assistes eux qui sont victimes de l'injustice. »
Puis Khadîdja (Que Dieu soit satisfait d'elle) l'accompagna chez Waraqa Ben Naufal, son cousin paternel, qui s'était converti au Christianisme au temps de la Djahiliya (période antéislamique) et qui connaissait la langue hébraïque et l'Evangile. Waraqa était âgé et avait perdu la vue. Khadîdja lui dit : « Ô mon cousin, écoute le fils de ton frère. » Le Prophète lui raconta son histoire et ce qu'il avait vu. « C'est le Namous (Confident de Dieu ou encore l'Ange Gabriel) que Dieu a déjà envoyé à Moïse, répliqua Waraqa. Quel dommage que je ne sois plus assez jeune ! Comme je voudrais vivre lorsque tes compatriotes te chasseront ! » « Comment, (s'écria le Prophète), mes compatriotes vont me persécuter ? « Oui », répondit Waraqa, « personne n'a apporté quelque chose de similaire, sans être opprimé. Si je vis encore à ce moment, je t'apporterai toute mon assistance. »
Quelque temps après, Waraqa mourut, puis la révélation fut suspendue. "
Si l'interruption de la révélation ou "fatra" est une certitude confirmée par des hadiths authentiques (sahîhs) de Al Boukhari, sa durée reste néanmoins méconnue: elle est de quelques années pour certains, de quelques mois ou de quelques jours pour d'autres...
Les chroniqueurs mentionnent que pendant tout ce temps, le Prophète était dans une tristesse profonde, aussi accomplissait-il assidûment des actes d'adoration et des pratiques religieuses; il n'entretenait presque plus de relations avec sa famille et dormait dans la cour de la Ka'ba, la Maison Sacrée de la Mecque. Ses adversaires le tournaient en dérision, ils se moquaient de lui en évoquant ce Dieu qui l'avait abandonné et oublié.
" Le traditionaliste Djondob Ben `Abdallah raconte que lorsque l'ange Gabriel resta durant cette période sans visiter le Prophète, une des femmes de la tribu des Qoraïch, dit au sujet du Prophète : « Son mauvais génie le fait se morfondre. » C'est à la suite de cet épisode, que les versets suivants lui furent révélés : « J'en jure par la clarté du jour, par la nuit quand elle se tend, ton Seigneur ne t'a ni abandonné, ni haï: La vie future est meilleure pour toi que celle-ci ; ton Seigneur t'accordera bientôt Ses dons et tu seras satisfait. N'étais-tu pas orphelin et Il t'a recueilli, tu étais errant et Il t'a guidé, tu étais pauvre et Il t'a enrichi. Aussi, n'opprime pas l'orphelin, ne repousse pas le mendiant et proclame les Bienfaits de ton Seigneur. » (S 83 v 1 à 11).
Dès lors, les apparitions de l'ange Gabriel devinrent plus fréquentes et la révélation reprit périodiquement sans discontinuer, pendant les 23 ans que dura sa mission. " (d'après Al Balâdhourî, dans "ansâb al-achrâf", Istanbul, Tome 1, chapitre 208 et cité par Asma Godin dans son livre "les sciences du Qoran", p 36)
L'interruption de la Révélation (fatra) apporte la conviction à Mohammad (sbdl) de l'origine divine de cette dernière.
" la révélation va s'interrompre un certain temps. Il va la souhaiter, la vouloir, l'appeler désespérément. Mais la révélation ne vient pas. Mohammed s'en plaint à sa douce épouse : celle-ci lui dit des paroles consolantes qui ne consolent pas...
Enfin après deux ans, la révélation reprend et lui apporte la suprême et la seule parole consolante : le Verbe.
Mohammed est transfiguré par la joie, car il possède, désormais, la certitude morale et intellectuelle que la révélation n'a pas sa source en lui-même et ne vient pas à sa volonté. Elle lui apparait irrémédiablement insubordonnée à son moi comme une pensée ou une parole d'autrui.
II a maintenant, sur ce point, une certitude infiniment plus objective.
Mais cette longue attente si angoissante et la joie inespérée qui l'avait suivie devaient être les conditions psychologiques les plus favorables à cet état de grâce de l'esprit où il n'y a plus l'ombre de l'incertitude. En effet, c'est l'extrême incertitude où se trouvait Mohammed qui l'avait obligé à se pencher sur son propre cas et à suivre le processus intellectuel qui aboutira à la certitude finale.
Et, dans ce processus, se révèle comme le sens d'une pédagogie supérieure qui amenait Mohammed par une adaptation progressive de sa conscience à réaliser, peu à peu en lui, la notion intime du phénomène coranique. On semble avoir voulu le préparer méthodiquement à la conviction nécessaire pour sa mission."
(d'après Bennabi, dans "le phénomène Coranique, p 79)
La conservation du Qoran à l'époque du prophète (BDSL).
Les versets révélés au prophète étaient aussitôt appris par coeur et transmis par les Compagnons. Il n'y a aucun doute sur le fait que le Qoran ne fut pas seulement transmis oralement par les nombreux musulmans qui en avaient appris une partie (et qu'ils récitaient pendant la prière) ou la totalité (le fait que de nombreux compagnons du prophète connaissaient tout le Qoran par coeur est attesté par des hadiths authentiques rapportés par Al Boukhari), mais il fut également mis par écrit pendant la vie du prophète (sbdl).
Le fait que le Qoran existait comme document écrit au temps du prophète est prouvé par des hadiths sahîh rapporté par Al Mouslim.
On rapporte aussi que Zaid a dit: " on avait l'habitude de compiler le Qoran sur des morceaux de parchemin en présence du prophète" (d'après Souyoûtî , Itqan, I, p 99)
Souyoûtî précise dans son livre "al Itqân fi 'ouloûm al-qor'ân" que le Qoran a été consigné dans sa totalité à l'époque du prophète (sbdl) mais qu'il ne fut pas assemblé en un seul volume; les notes et documents écrits ne furent pas mis en ordre et restaient éparpillés parmi les fidèles. ( citation de Asma Godin dans son livre "les sciences du Qoran", p 46)
L'arrangement des versets et des sourates fut fixé par le prophète lui même et sauvegardé par la transmission orale !
Il y a 3 hadiths dans le "sahîh" d'Al Boukhâri qui nous informent que l'Ange Gabriel avait l'habitude de réciter le Qoran avec le prophète une fois par an, mais qu'il le récita ( le Coran achevé) deux fois l'année de sa mort pendant le mois de Ramadan (le prophète est mort 9 jours après la dernière révélation) ; certains compagnons comprirent à cela que la Mission se terminait.
Chaque année, l'Envoyé récitait l'ensemble du Coran révélé devant ses compagnons et disciples qui pouvaient ainsi compléter et corriger leurs propres recensions, car Gabriel ordonnait quelquefois le déplacement de certains versets à l'intérieur du Coran, par permission de Dieu.
L'ordre et l'arrangement des versets étaient bien connus des musulmans puisqu'ils récitaient le Qoran quotidiennement dans les prières.
Le Qoran ne fut pas seulement écrit par les compagnons qui le firent de leur propre initiative. Des hadiths sahih d' Al Boukhari nous apprennent que le prophète appelait un scribe (les scribes du prophète sont au nombre de 29 en tout dont Zaid Ibn Thâbit à Médine) aussitôt qu'une révélation lui était inspirée pour la lui dicter. ( d'après Asma Godin dans son livre "les sciences du Qoran", p 51)
Il est aussi rapporté que le matériel sur lequel la révélation avait été écrite (morceaux de cuir, omoplates, branches de palmier...) était gardée dans la maison du prophète (d'après Souyoûtî , Itqan, I, p 58)